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Launching NATO's Strategic Concept, remarks by NATO Secretary-General Jaap de Hoop Scheffer, 7 July 2009

Launching NATO’s New Strategic Concept, Introductory remarks by NATO Secretary General, Jaap de Hoop Scheffer at the opening of the strategic concept seminar, 7 July 2009.

Permettez-moi de vous dire combien je suis heureux de vous voir toutes et tous réunis ici aujourd’hui pour aider l’OTAN à lancer le processus d'élaboration d’un nouveau concept stratégique. Beaucoup d’entre vous, je le sais, sont venus de loin sur court préavis ; votre présence témoigne du vif intérêt que l’élaboration du nouveau concept stratégique suscite dans les pays de l’OTAN et au-delà. L’OTAN et moi-même vous remercions de cet intérêt et de votre engagement.  Nous faisons aujourd’hui appel à vos compétences pour nous aider à lancer le nouveau concept stratégique sur de bonnes bases et il ne fait aucun doute que vous serez à nouveau sollicités au cours des prochains mois.

Avant de commencer, j’aimerais saluer la présence parmi nous d’Anders Fogh Rasmussen, qui va non seulement me succéder dans mes fonctions à la fin de ce mois mais qui aura aussi pour mission – quel défi exaltant ! - de mener le processus d’élaboration du nouveau concept stratégique. 

Nous allons débuter une journée de travaux passionnants, au cours de laquelle nous nous pencherons sur l’environnement stratégique et sur les défis auxquels l’OTAN est confrontée. Nous avons la chance de pouvoir compter sur la présence de quelques-uns des meilleurs experts des milieux stratégiques ; ils nous aideront à orienter nos réflexions. Permettez moi tout d’abord de replacer la question dans son contexte.

Certains d’entre vous se souviennent certainement qu’il y a déjà plus de trois ans que j’ai évoqué pour la première fois l’idée qu’il était temps pour l’OTAN de réexaminer son concept stratégique. À l’époque, ma proposition avait été accueillie avec une bonne dose de scepticisme. Certains pensaient qu’un examen en profondeur des forces et faiblesses de l’OTAN ne ferait que rouvrir les vieilles blessures nées du conflit en Iraq ; d’autres étaient d’avis qu’il valait mieux laisser l’OTAN évoluer au coup par coup, d’une crise à une autre, plutôt que de donner une définition claire de ses tâches et rôles futurs. Le dramaturge irlandais George Bernard Shaw a eu un jour cette phrase passée depuis à la postérité : « Toutes les grandes vérités commencent par être des blasphèmes ».  Je suis heureux de constater que plus personne ne remet aujourd’hui en question la nécessité que l’OTAN se dote d’un nouveau concept stratégique. 

La raison pour moi en est simple : penser que l’OTAN ne doit se charger que des tâches qui se présentent à elle de manière fortuite n’est pas de nature à faire évoluer l’organisation dans le bon sens. Je me suis longtemps inscrit en faux contre l’idée selon laquelle l’OTAN serait en quelque sorte une « compagnie de taxis » qui se contente de répondre aux demandes des uns et des autres. Il va de soi qu’il est juste et bon que l’OTAN réponde positivement aux Nations Unies et à l’Union africaine quand celles-ci lui demandent de les aider à faire face à des situations d'urgence humanitaire, à acheminer de l’aide alimentaire vers la Somalie ou à transporter des contingents de maintien de la paix au Darfour. La question qui se pose à nous aujourd’hui n’est pas :  « qu’est-ce que l’OTAN peut faire? » mais bien « qu’est ce que l’OTAN devrait faire ? ». Il ne s’agit pas de savoir comment adapter nos missions à nos besoins et capacités mais plutôt de déterminer de quelle manière nos besoins et nos capacités peuvent être adaptés pour relever les défis réellement importants aujourd’hui pour la sécurité des Alliés. Telle est l’hypothèse de travail fondamentale pour le nouveau concept stratégique et le thème de notre conférence.  Je ne pense pas non plus qu’une organisation qui ferait l’économie d’un débat stratégique, de peur de voir apparaître des divergences de vues, soit le type d’Alliance forte dont nous avons besoin.  Par définition, les questions de sécurité sont complexes et il n’existe pas de solutions faciles.  Et c’est pour cette raison qu’il ne faut pas moins, mais au contraire, plus de débats au sein de l’Alliance, de sorte que les solutions que nous adopterons auront vraiment fait l’objet d’une évaluation. Ces solutions doivent cristalliser le meilleur de notre bon sens collectif.  C’est ce que j’attends d’abord et avant tout du nouveau concept stratégique.  

Pourquoi pensais-je déjà il y a trois ans que nous avions besoin d’un nouveau concept stratégique ?

Tout d’abord, je suis le premier à reconnaître que notre concept stratégique  actuel, qui date de 1999, reste en grande partie valable, et je pense que nous ne devons pas réinventer complètement la roue. L’accent qui est mis sur la défense collective, prévue par l’article 5, en tant que socle de notre Alliance ;  l’importance de nos partenariats; la nécessité d’un partage équitable des charges et la solidarité transatlantique sont autant d’éléments qui font partie de l’acquis de l’OTAN et qui expliquent la vitalité qu’elle conserve. Si ces principes sont  immuables, la manière dont ils sont mis en oeuvre doit changer en fonction de l’évolution de l'environnement de sécurité. Le 11 septembre 2001 nous a montré comment une attaque terroriste contre nos populations, et non une offensive armée visant s’emparer de nos territoires, pouvait être considérée comme suffisante pour invoquer l’article 5. Je veux espérer que le nouveau concept stratégique permettra de pousser la réflexion plus avant et de mieux définir les circonstances dans lesquelles des situations qui relèvent de l'article 5 pourraient se présenter à l’avenir et le type de réponses que l’OTAN devrait apporter collectivement au-delà des scénarios de conflit généralisé de la période de la Guerre froide.

Dans le même temps, il est clair que le concept actuel appartient au siècle passé. On y fait certes référence à certaines des menaces qui ont occupé les Alliés ces dernières années, en particulier le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Par contre, ce que le concept de 1999 n’avait pas prévu, c’est le développement rapide de ces deux types de menaces au 21e siècle et la mesure dans laquelle les normes et les régimes  internationaux que nous avons conçus dans les années 70 et 80 pour endiguer ces menaces commenceraient à présenter de sérieuses lacunes. Cela sera certainement le cas si l’Iran arrive à se doter de l’arme nucléaire et si nous ne parvenons pas à empêcher la Corée du Nord de produire et d’exporter des ADM. Par ailleurs, indépendamment des menaces les plus facilement identifiables, la dernière décennie a vu l’émergence de toute une série de défis qui, nous le constatons de plus en plus, ont des incidences en matière de sécurité.  Je veux parler ici de la sécurité énergétique,  de la défense contre les cyberattaques ou de notre prise de conscience des incidences croissantes du changement climatique sur la stabilité des États, ainsi que du partage international des ressources précieuses, comme l’eau. En outre, à mesure que nos priorités évoluent de la sécurité des États à la sécurité des personnes, on voit apparaître toute une série d’activités en rapport avec la sécurité humaine, notion qui est désormais inscrite dans la doctrine de l’ONU sur la responsabilité de protéger. 

Les méthodes que nous utilisons pour faire face à ces menaces et défis évoluent elles aussi.  Sur le plan militaire, nous passons du maintien de la paix à l'imposition de la paix et nous sommes de plus en plus confrontés aux défis multiples de la contre-insurrection. Sur le plan politique, la coopération internationale – l’approche globale – prend une importance croissante et apparaît de plus en plus comme la clé de la réussite.  Il existe bien sûr des défis auxquels nous ne pourrons échapper, que nous nous dotions ou non d’un nouveau concept stratégique; mais l’élaboration d’un tel concept peut certainement nous aider à  tirer des enseignements de l'expérience acquise à ce jour et à être mieux préparés à l’avenir.

La nécessité de remanier le concept de 1999 s'explique, à mon sens, par une autre raison : les opérations. Toute personne ayant observé l’OTAN de l’extérieur au cours des 15 dernières années conclurait probablement que l’Organisation ne fait rien d’autre qu’intervenir militairement, dans des pays tels que la Bosnie, le Kosovo ou, aujourd'hui, l'Afghanistan. Si l’OTAN est intervenue là-bas, c’est parce qu’elle a reçu le soutien de la communauté internationale et parce que ses capacités militaires intégrées se sont souvent révélées nécessaires pour mettre un terme à des campagnes de nettoyage ethnique ou pour juguler des insurrections terroristes. Toutefois, je me demande s’il est bien opportun que l’OTAN ne se définisse qu’en fonction de ses opérations. Après tout, l'OTAN ne se résume pas qu’à l’Afghanistan, de la même manière que l'Afghanistan ne se résume pas qu’à l'OTAN. Une mission telle que celle menée dans ce pays sera inévitablement longue et coûteuse, et il faudra y consacrer plus que les seules capacités de l'OTAN pour que nous puissions obtenir un succès durable. C’est pour cela que, selon moi, il ne faut pas que la situation en Afghanistan justifie à elle seule la raison d’être de l’OTAN, car cela reviendrait à mettre en danger notre crédibilité chaque fois que nous lançons une nouvelle opération.

Les opérations représentent un volet très important de la sécurité et l’OTAN en mènera certainement davantage à l’avenir, même si l’Afghanistan monopolisera encore toute notre attention pendant les années qui viennent. Mais une tout autre dimension de la sécurité va, je le crois, devenir aussi importante. Elle concerne des aspects normatifs tels que l’avenir du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et des autres régimes de maîtrise des armements et de désarmement, ainsi que l’établissement de mesures de confiance permettant d’assurer la transparence entre les pays. La vision du président Obama d’un monde exempt d’armes nucléaires, la reprise des négociations START entre les États-Unis et la Russie, que le président américain et le président Russe cherche à obtenir pendant la visite qu’il effectue à Moscou, et l’intérêt accru pour de nouveaux cadres juridiques internationaux destinés à la lutte contre le terrorisme ou la prolifération sont tant d’éléments qui montrent que ces aspects normatifs font un retour très remarqué. Nous avons également constaté dans le cadre des efforts déployés par l’OTAN pour mettre en place une mission à long terme de lutte contre la piraterie, que des législations nationales lacunaires peuvent aussi freiner notre action même si nous sommes en mesure de rassembler des forces navales suffisantes. Les nouvelles règles qui seront élaborées en vue de la conduite d’actions internationales définiront dans une large mesure les relations de sécurité entre les principales puissances mondiales du 21ème siècle que sont les États-Unis, l’Union européenne, la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique de Sud.

L’OTAN doit être partie prenante à ce débat. Nos mécanismes de consultation, notre vaste réseau de partenariats ainsi que nos connaissances et notre expérience des activités militaires au service de la sécurité font de l’OTAN le cadre naturel du développement de nouvelles conceptions et de nouvelles propositions. Nous devons revenir à l’équilibre entre défense et diplomatie qui avait été trouvé la dernière fois qu’un groupe d’éminentes personnalités a réfléchi à l’avenir de l’Alliance : je veux parler du rapport Harmel de 1967.

Je crois également que nous avons besoin d’un nouveau concept stratégique pour reconstruire un consensus véritable et durable entre les pays de l’Alliance. Maintenant que les tensions transatlantiques nées du conflit iraquien en 2003 se sont largement dissipées et que nous avons une nouvelle Administration à la Maison blanche, nous sommes tentés de considérer que le consensus entre pays de l’OTAN sur des menaces spécifiques et leur urgence est à présent retrouvé. Personnellement, je n’en suis pas si sûr. Pendant mon mandat de secrétaire général, j’ai pu constater que les Alliés ont souvent des perceptions très divergentes des menaces auxquelles ils sont confrontés. Certains adoptent une perspective régionale, d’autres plus globale. Parfois, des pays sont manifestement influencés par la dernière attaque qu’ils ont subie, qu’il s’agisse d’un attentat mené par un kamikaze ou d’une attaque de pirates informatiques sur internet, ou encore d’une situation liée à des flux migratoires massifs. Pour certains, il y a des opportunités à saisir avec la Russie, pour d'autres, elle constitue un problème persistant. Certains croient que l’Afghanistan représente une véritable menace pour leur sécurité qui nécessite une réaction nationale d’envergure, tandis que d’autres donnent parfois l’impression que l’Afghanistan est un pays fort lointain et qu’ils y sont présents essentiellement par loyauté envers les États-Unis et l’OTAN, ce qui, pour citer T.S. Eliot, revient à « faire la bonne chose mais pour la mauvaise raison ».

Je ne veux pas dire par là que l’OTAN devrait être une organisation monolithique et uniforme n’ayant qu’une seule perception stricte de la menace. Les différences, comme le montre l’histoire et notre expérience récente, sont inévitables. En outre, il s’agit de définir aujourd’hui un concept stratégique qui doit tenir compte des opinions et des intérêts des 28 pays de l’Alliance, tandis que, dans sa dernière version, de 1999, il était essentiellement le résultat d’un consensus entre seulement 16 pays membres. Pourtant, l’OTAN ne peut pas non plus essayer de devenir une organisation qui traite d’un trop grand nombre de menaces particulières en même temps, une organisation « touche-à-tout », mais spécialisée en rien. Le moment est venu, me semble-t-il, d'examiner sérieusement les menaces et de bien faire la distinction entre ce qui est perçu comme un risque et ce qui l’est vraiment. De toute évidence, une organisation telle que l’OTAN doit mettre l’accent sur les menaces qui sont les plus urgentes et qui concernent l'ensemble des pays de l'Alliance. Nous devons également définir clairement les cas où l’OTAN sera à même de jouer un rôle majeur et les cas où elle jouera essentiellement un rôle de soutien. Faute de quoi nous pourrions avoir du mal à fixer des priorités et nous nous retrouverions alors dans la situation décrite par cette vieille boutade irlandaise : si ne savez pas où vous allez, n’importe quel chemin vous y mènera.

Enfin, nos populations ne savent pas encore très bien à quoi sert l'OTAN aujourd'hui. C’est ce que l'on entend, même dans des milieux plus spécialisés. Les gens comprennent ce que fait l’OTAN mais ils ne comprennent pas en quoi cela se rapporte à son objectif fondamental, voire à leurs intérêts de sécurité immédiats. Ils connaissent le rôle de l'OTAN mais ils ne comprennent pas son utilité. Nous pouvons certes toujours incriminer les défauts de notre stratégie de communication pour justifier le fait que nous ne faisons pas passer notre message plus efficacement au sein de nos opinions publiques, sans parler de la population afghane ou iraquienne. Je crois cependant qu'il s'agit d'un problème plus fondamental. Nous avons permis à l’OTAN d’évoluer dans beaucoup de directions différentes mais sans établir un énoncé de sa mission au 21ème siècle qui explique clairement au public pourquoi il a encore besoin de l'OTAN et ce que celle-ci peut offrir par rapport à d'autres organisations ou cadres de sécurité.

You are all familiar with the famous phrase of Harry Truman that the Washington Treaty had to be understandable to the Omaha milkman.  Well I would argue the same for our new Strategic Concept.  We obviously do not want to over-simplify for the sake of populism or popularity; but we owe our publics an intellectually rigorous product, clearly and concisely argued and consistent in its conclusions.  A Strategic Concept worth its salt cannot be just a shopping list of real or potential challenges, nor just an elegant description of the world around us.  It has to provide detailed guidance to NATO governments on the political and military policies to mitigate the risks – or at least protect ourselves better from them.  At a time when we are going to need to appeal to our parliaments and our publics to protect defence budgets against the massive pressures to cut government spending, we will have to provide a clear vision of what NATO is for: and get that public support by involving public opinion in our Strategic Concept exercise.

So, Ladies and Gentlemen, these are some of the reasons why I am happy to be able to launch the new Strategic Concept as one of my last acts as Secretary General.  It is why I believe that all of the time, trouble and effort that will be needed to analyse the Alliance and give it a clear sense of its future direction will ultimately be worthwhile.  I repeat: debate is the way out of problems, not the way into them. I would not say this if five and half years at the helm of NATO had not convinced me of the strength of the Alliance and its capacity to adapt and to change. 

This said, we will not get the right outcome if we do not establish from the start the right process.  As Marshall McLuhan famously said nearly 50 years ago: the medium is the message.  Similarly we have to have the right process to ensure that we do a proper job of looking at the Alliance and give due attention to the merits of various forms of transformation.  It is essential to debate but also to debate the right issues and ask the right questions.

That is why I was happy to see NATO Heads of State and Government at Strasbourg-Kehl just a few months ago decide to establish a group of eminent persons or experts to undertake this task.  I have been an admirer of the French Livre Blanc exercise recently undertaken by President Sarkozy and its ability to use an experienced Commission of insiders and outside experts to take a genuinely fresh look in which no sacred cows are sacrosanct.  We are fortunate in having one of the members of that Commission here today and we will hear from him shortly. 

I know that the incoming Secretary General will name his group of eminent persons soon.  At this stage they still have a blank sheet of paper, which means that I cannot resist the temptation to use my remarks today to give my sense as an outgoing Secretary General of what the key areas are that the experts will need to assess.  King Alfonso X of Castile once remarked :  “If the Lord Almighty had consulted me before embarking upon his creation, I should have recommended something simpler.”  I do not have the same arrogance or ambition but I still hope that the following thoughts may be useful. 

First and foremost, I hope the new Strategic Concept will finally lay to rest the notion that there is any distinction between security at home and security abroad.  Globalisation has abolished the protection that borders or geographical isolation from crisis areas used to provide.  Article 5, as I have said, can apply outside NATO territory as much as inside.  Today the challenge is not to defend our territory but our populations; and they, unlike our territory, move around.  Our challenge is not just to make our populations secure, but feel secure – a much more complicated task which, to my mind, necessitates a much better job of communicating NATO’s activities and real achievements to our publics. 

At the same time, the new Strategic Concept should also reassure our new Allies that NATO takes its Article 5 collective defence commitment seriously; not just on paper but through planning and exercises as well as having the necessary capabilities to call on in crisis situations.  Allies who feel secure at home are much more likely to transform their forces for expeditionary operations and send them to Afghanistan or elsewhere.  Article 5 collective defence is, after all, the bedrock of the Alliance, and has been for 60 years.  We should not feel bashful in discussing it in the Alliance.  It is purely defensive.  But we should not go overboard either.  The situation in Europe does not call for military build-ups which would be counter-productive as well as wasteful.  The threats to our security today lie mainly outside Europe, notably from extremism in places like Afghanistan and elsewhere. That must remain our focus whether it be reinforcing ISAF or reinforcing closer links with key neighbours such as Pakistan.  This said, reassuring Allies who feel less secure than others in their immediate neighbourhood is not that hard to do; but we must do it.  NATO cannot function in the long run with two types of membership: those who feel secure and willing to transform and those who feel less secure and are less willing.

A second issue concerns transformation and the future of NATO reform.  We will be hearing more on this subject this afternoon from Supreme Allied Commander Transformation, General Mattis.  But I believe strongly that the new Strategic Concept has to demystify this notion and state clearly where and how NATO needs to transform its forces: both for Article 5 and non-Article 5 missions.  Seven years after NATO’s Summit in Prague, which launched the “transformation” of the Alliance, it is time for a fundamental reassessment of our progress and objectives.  It is clear to me that we are continuing to spend large amounts of our precious procurement budgets on capabilities and equipment that are not directly linked to our operations, nor are they helping to protect our soldiers in Afghanistan.  Our defence planning and our capabilities have to be much better linked to lessons learned from our operations; but before we go plunging into a new NATO doctrine on counter-insurgency it is going to be very important that we learn the right lessons.  Here the new Strategic Concept can help.  At the same time, capabilities are becoming increasingly expensive and the financial crisis has put even greater pressure on equipment budgets.  As a result, an Alliance like NATO has to do more, not less, in common, whether this be acquiring capabilities such as transport aircraft, helicopters or intelligence or reconnaissance assets, or broadening the scope of the common funding for our operations. 

We will also need to have a serious debate about the balance between land, air and naval forces.  During my time as Secretary General I have seen the naval dimension rapidly grow in importance as we focus on piracy, the High North, the protection of maritime energy transportation networks, and the prevention of clandestine transfers of missile technology and weapons of mass destruction.  NATO at sea in the 21st century could be just as important as NATO on land.  This balance has to be better factored in to our planning and capability development.  We also need to look at our level of ambition.  Is it still the right one?

As Secretary General I have been identified with NATO reform and I leave having made some modest progress in creating a 21st century institution to manage 21st century security challenges, but not enough.  The Strategic Concept gives us an opportunity to develop more traction on this issue.  We need more reform of NATO Headquarters and also a more flexible and agile command structure with a better balanced peacetime military establishment. 

A third concern I have is also connected to the financial crisis and the current state of public opinion.  Massive budget deficits are going to make it harder for governments to sustain long and costly foreign interventions or state reconstruction missions.  Our publics will also be more demanding in the wake of Iraq and Afghanistan that we really do have the right motivations and the right strategies before we launch interventions.  In the second decade of the 21st century the bar will be higher than it was in the 1990s at a time when war was supposed to be without tears.  So for our governments, the choice between sending soldiers abroad or buying modern equipment will become even more acute.  We will need to do a better job of avoiding crises and interventions where we can.  This has always been a desirable objective but it will increasingly be a financial one as well.  NATO is good at responding after the fact; but it is not so good at anticipation and prevention.  A stitch in time always saves nine.  It is a lesson we need to absorb by doing better in consulting about deteriorating situations and potential flash points and improving our overall quality of political consultations and debate.  We also need to share much more intelligence in the Alliance and have more political discussion of – and action on – the many good analyses that the civil and military experts in NATO Headquarters regularly produce.

A fourth concern has to do with partnerships.  A commentator once spoke of NATO’s “partnership industry”.  One of the things that I am most satisfied with during my watch has been the continued growth of NATO’s partnerships, particularly outside Europe, in North Africa, the Middle East and the Gulf, and the Asia-Pacific region.  A NATO without Partnership for Peace, the Mediterranean Dialogue, or the Istanbul Cooperation Initiative has become unthinkable.  Many of our partners are with us today and will take part in our Strategic Concept debates.  Rightly so, for Partners are no longer outside the NATO community, but inside; making indispensable contributions not only to the Partnership activities but also to NATO’s core business, such as military operations in Afghanistan, Kosovo or the Mediterranean.  But I believe we are far from getting the best value out of our partnerships.  Our political consultations beyond operations have too often become stale and ritualistic when there is so much quality analysis and experience that we should be exchanging on a regular basis.  The value of our Partners to us must not be linked only to how many troops they contribute to ISAF or KFOR.  Partners have an intrinsic value in their own right and we need to be much more imaginative in cooperating on other challenges: energy security, proliferation, cyber, terrorism – to name but the most obvious.  Here again the new Strategic Concept has to move partnerships to the next generation.

I would hope too that we can define a way ahead also for the NATO-Russia relationship.  We have just held a NATO-Russia Council at Foreign Ministers level in Corfu to restart the NATO-Russia cooperation, especially in operations in the Mediterranean and Afghanistan and in the mil to mil area.  All to the good; but we need, in my view, to relaunch as well as to restart.  We need to get beyond the on-again, off-again character of our relations, define NATO’s essential interests and objectives with respect to Russia, and unify our thinking in order to maximise our impact.  The NATO-Russia Council has to become not just a body to articulate common  differences but also common interests – not just to point the finger at each other but to encourage and organise real cooperation.  The NATO-Russia relationship is broad and multi-facetted.  So it cannot be held hostage to differences on a specific issue – whether on Russia’s side or our side.  We need a mature relationship.  This will undoubtedly be one of the most delicate but important debating topics for the new Strategic Concept.

Finally, our relations with the European Union – a topic on which many of you have heard me expend many words and speeches during my time here in Brussels.  It is heartening that NATO today is able to interact with a range of other international organisations such as the UN and its agencies, the African Union, the World Bank, the OSCE, the Red Cross.  Many of these organisations are represented in this room today.  One of the high moments of my time as NATO Secretary General was when I signed the NATO-UN Declaration with Secretary-General Ban Ki-moon in New York last September.

But let’s be honest with ourselves.  The comprehensive approach will not work if the NATO-EU relationship does not work.  Our missions, our geographical areas of interest, our capabilities – even our problems and our deficiencies – are increasingly overlapping – not to speak of our memberships.  Our definition of the security challenges and the means to tackle them is also increasingly a shared one.  NATO’s eminent persons group should benefit from the experience of the EU which has recently updated its own Security Strategy.  We will welcome EU participation in our own exercise.  I am glad to see so many representatives of the EU institutions – Council, Commission, European Parliament – in this room today; and we will be hearing from General Bentégeat  later.

Certainly the NATO-EU relationship has become a more pragmatic, business-like one; and my own working relations with Javier Solana, José-Manuel Barroso and Benita Ferrero-Waldner have been close and constructive.  I would not today use the term “frozen conflict” which caused such a stir a few years back.  Today NATO and the EU are working well in Kosovo and in Afghanistan as we prepare jointly for the elections and increased training missions.  We are also working better in the areas of capability development and lessons learned from our operations.

But I will leave my office in three weeks’ time frankly disappointed that a true strategic partnership that makes such eminent sense for both organisations has still not come about, even though many of the old obstacles – the hesitations about the ESDP, France’s non-integration in the Alliance – have now been lifted.  I am convinced that if – in a world where wealth, power and influence are more diffuse and where there are new global powers emerging outside the North Atlantic area – North America and Europe are to defend their values and interests and solve the challenges, then we will need to do a much better job of combining the complementary assets of NATO and the EU.  We should work together where necessary, not just where we can.

This too will be one of the most important tasks of the new Strategic Concept and a yardstick of its effectiveness.  The Concept must not only produce a viable, intellectual or policy blueprint for the development of the NATO-EU relationship, but help also to generate the political will to make it happen.

So, ladies and gentlemen, those were my parting shots as a NATO Secretary General and my initial thoughts to warm you up – if that were ever necessary - and put you hopefully in the right mood for the day of discussion and debate ahead.  Again thank you all of you for responding to my invitation.  I thank you in advance for your insights and contribution and now I hand back to Jamie Shea to introduce the speakers in the first session.

Source: NATO, www.nato.int.

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